Hommage

Page créée le 04 avril 2007 à 09h54 par François Direz print pdf

Hommage [à Wagner]

Le silence déjà funèbre d’une moire
Dispose plus qu’un pli seul sur le mobilier
Que doit un tassement du principal pilier
Précipiter avec le manque de mémoire.

Notre si vieil ébat triomphal du grimoire,
Hiéroglyphes dont s’exalte le millier
À propager de l’aile un frisson familier !
Enfouissez-le-moi plutôt dans une armoire.

Du souriant fracas originel haï
Entre elles de clartés maîtresses a jailli
Jusque vers un parvis né pour leur simulacre,

Trompettes tout haut d’or pâmé sur les vélins
Le dieu Richard Wagner irradiant un sacre
Mal tu par l’encre même en sanglots sibyllins.

Note

A la demande d'Edmond Dujardin, Stéphane Mallarmé écrit une étude, Richard Wagner Rêverie d'un poëte français en juillet 1885, et parût dans La Revue wagnérienne du 8 août 1885. Henri de Régnier remarque la réserve qu'éprouve Mallarmé devant Wagner, reconnaissant son génie mais "[...] ne plie le genou devant sa suprématie.", contrairement à Villiers de l'Isle-Adam, Baudelaire ou Catulle Mendès.

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Dernière modification le 05 décembre 2008 à 14h45