La chevelure vol...
La chevelure vol d’une flamme à l’extrême
Occident de désirs pour la tout éployer
Se pose (je dirais mourir un diadème)
Vers le front couronné son ancien foyer
Mais sans or soupirer que cette vive nue
L’ignition du feu toujours intérieur
Originellement la seule continue
Dans le joyau de l’œil véridique ou rieur
Une nudité de héros tendre diffame
Celle qui ne mouvant astre ni feux au doigt
Rien qu’à simplifier avec gloire la femme
Accomplit par son chef fulgurante l’exploit
De semer de rubis le doute qu’elle écorche
Ainsi qu’une joyeuse et tutélaire torche.
Note :
- première parution dans L’Art et la Mode du 12 août 1887, intégré au poème en prose La Déclaration foraine « Tout le poème repose [...] sur la métaphore de la femme-torche » B.Marchal, Oeuvres complètes de Mallarmé, T.1, Gallimard-La Pléiade.
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