La préface à Vathek

Page créée le 22 février 2008 à 17h28 par François Direz print pdf

L'intérêt de Mallarmé pour l'oeuvre de William Beckford nait de sa découverte de la demande du Privilège du Roy émise par le syndic des libraires. Celle-ci a été faite par son ancêtre, André François Knapen, lors de la publication de l'ouvrage en 1787. A noter qu'Edgar Poe, dans le Domaine d'Arnheim, fait référence à Beckford.

John Payne écrit à Mallarmé le 12 juin 1876 : "J'ai été charmé de la Préface à Vathek qui est un vrai petit chef-d'oeuvre dans cet art si difficile et si charmant de faire des préfaces.

Le texte numérisé ci-après l'a été d'après l'édition de 1865.

PRÉFACE A VATHEK
Stéphane MALLARMÉ

Édition de 1865

Qui n'a regretté le manquement à une visée sublime de l'écrit en prose le plus riche et le plus agréable, travesti naguère comme par nous métamorphosé ? Voile mis, pour les mieux faire apparaître, sur des abstractions politiques ou morales que les mousselines de l'Inde au XVIIIe siècle, quand régna le CONTE ORIENTAL ; et, maintenant, selon la science, un tel genre suscite de la cendre authentique de l'histoire les cités avec les hommes, éternisé par le Roman de la Momie et Salambô. Sauf en la Tentation de saint Antoine, un idéal mêlant époques et races dans une prodigieuse fête, comme l'éclair de l'Orient expiré, cherchez ! sur des bouquins hors de mode, aux feuillets desquels ne demeure de toute synthèse qu'effacement et anachronisme, flotte la nuée de parfums qui n'a pas tonné. La cause : mainte dissertation et au bout je crains le hasard. Peut-être qu'un songe serein et par notre fantaisie fait en vue de soi seule, atteint aux poèmes : or le rythme le transportera au-delà des jardins, des royaumes, des salles ; là où l'aile de péris et de djinns fondue en le climat ne laisse de tout évanouissement voir que pureté éparse et diamant, comme les étoiles à midi.
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Dernière modification le 18 décembre 2008 à 14h15