Henri Cazalis

Page créée le 21 novembre 2006 à 09h43 par François Direz print pdf

Henri Cazalis, né en 1840 à Cormeilles en Parisis, mort en juillet 1909), médecin et poète français.

Il entretient une correspondance avec Stéphane Mallarmé de 1862 à 1871, et celui-ci lui adresse la première mouture du célèbre Sonnet en yx pour figurer dans un recueil paru en 1869, Sonnets et eaux-fortes, mais le poème de Mallarmé n’y était pas.

Jean Lahor
Henri Cazalis, alias Jean Lahor

Henri Cazalis, sous le pseudonyme de Jean Lahor, est l’auteur du recueil L’Illusion (1875) et l’auteur de L’Art nouveau. Il est à l’initiative de la création, en 1901, de la SPPEF (Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France).

    Ouragan nocturne, de Jean Lahor.

    Le vent criait, le vent roulait ses hurlements, 
    L’Océan bondissait le long de la falaise, 
    Et mon âme, devant ces épouvantements, 
    Et ces larges flots noirs, respirait plus à l’aise. 

    La lune semblait folle, et courait dans les cieux, 
    Illuminant la nuit dune clarté brumeuse ; 
    Et ce n’était au loin qu’aboiements furieux, 
    Rugissements, clameurs de la mer écumeuse. 

    - Ô Nature éternelle, as-tu donc des douleurs ? 
    Ton âme a-t-elle aussi ses heures d’agonie ? 
    Et ces grands ouragans ne sont-ils pas des pleurs, 
    Et ces vents fous, tes cris de détresse infinie ? 

    Souffres-tu donc aussi, Mère qui nous a faits ? 
    Et nous, sombres souvent comme tes nuits d’orage, 
    Inconstants, tourmentés, et comme toi mauvais, 
    Nous sommes bien en tout créés à ton image. 

 Jean Lahor, L’Illusion
H.Cazalis
Henri Cazalis
 Prose pour Cazalis, par Stéphane Mallarmé

    Le Docteur oblique 
    Fiche un camp piteux. 
    Le ciel ironique 
    Resplendit joyeux. 

    Et dans son extase 
    Le soleil riant 
    Fulgore Anastase 
    C'est tout l'Orient. 

    Et que nul ne rie 
    D'un rictus amer 
    Fleuris Pulchérie 
    Au bord de la mer 

    Pour qu'on s'extasie 
    Sur Coco Barroil ; 
    Trouve Anastasie 
    Une rime à Roil 

    Et faites ensemble 
    Mais avec chaleur 
    Un geste qui semble 
    Laniquolacheur. 

Notes :

  • Poème non daté, Mallarmé y fait plaisamment allusion à son propre poème Prose pour des Esseintes, avec les noms d'Anastase et Pulchérie.

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Dernière modification le 06 décembre 2008 à 18h07