Tout Orgueil

Page créée le 22 novembre 2006 à 11h16 par François Direz print pdf

Tout Orgueil fume-t-il du soir,
Torche dans un branle étouffée
Sans que l’immortelle bouffée
Ne puisse à l’abandon surseoir !

La chambre ancienne de l’hoir
De maint riche mais chu trophée
Ne serait pas même chauffée
S’il survenait par le couloir.

Affres du passé nécessaires
Agrippant comme avec des serres
Le sépulcre de désaveu,

Sous un marbre lourd qu’elle isole
Ne s’allume pas d’autre feu
Que la fulgurante console.

Commentaires

  • Publié avec les poèmes Surgi de la croupe et Une dentelle s'abolit en janvier 1887 dans La Revue indépendante.
  • L'hoir, l'héritier, symbolise sans doute ici le poète. L'atmosphère de ce sonnet, et des deux qui l'accompagnent, n'est pas sans rappeler le sonnet Ses purs ongles très haut..., évoquant l'impuissance du poète mais aussi l'inanité de la création poétique.

<< Au seul souci de voyager | Poèmes de Mallarmé | Surgi de la croupe et du bond >>

Dernière modification le 10 novembre 2008 à 18h18