Contre un poète parisien

Page créée le 25 mars 2007 à 22h09 par François Direz print pdf

CONTRE UN POÈTE PARISIEN 1.

À E[mmanuel]. des E[ssarts]......

Souvent la vision du Poète me frappe :
Ange à cuirasse fauve, il a pour volupté
L'éclair du glaive, ou, blanc songeur, il a la chape,
La mitre byzantine et le bâton sculpté.

Dante, au laurier amer, dans un linceul se drape,
Un linceul fait de nuit et de sérénité :
Anacréon 2. , tout nu, rit et baise un grappe
Sans songer que la vigne a des feuilles, l'été.

Pailletés d'astres, fous d'azur, les grands bohèmes,
Dans les éclairs vermeils de leur gai tambourin,
Passent, fantasquement coiffés de romarin.

Mais j'aime peu voir, Muse, ô reine des poèmes,
Dont la toison nimbée a l'air d'un ostensoir,
Un poète qui polke avec un habit noir.

Notes

  • 1 Ce poème est publié le 6 juillet 1862 dans le Journal des baigneurs de Dieppe. Il est dédié à Emmanuel des Essarts, auteur des Poèsies parisiennes.
  • 2 Anacréon est un poète lyrique grec du VIème siècle avant J.C.

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Dernière modification le 06 novembre 2008 à 14h02